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Maître Daniel André Brun et la FAT

Un pionnier de l'Aïkido français

Vous nous avez quittés voici déjà dix années, le matin du 10 octobre 2013, nous laissant votre héritage. Vous restez et resterez notre référence de cette pratique très riche et enrichissante qui vous animait. Vous êtes toujours dans nos pensées, nos souvenirs et nos mémoires! On se souvient d'un guide passionné qui donnait sans recevoir beaucoup en échange, du génie de son enseignement qui est notre socle, notre référence de travail. Le Maître nous manque énormément !
En guise d'hommage, la FAT vous présente une retrospective du parcours de Maître Brun. Les archives présentées appartiennent à la FAT et à la famille de Maître Daniel André Brun que nous remercions en la personne de son fils Christian Brun qui nous a confié une bonne partie des documents présentés ici.

En mémoire - Hommage à Maître Daniel André Brun en image

Né le 14 novembre 1925 à Bordeaux, Daniel André BRUN commence les arts martiaux par la lutte en 1935. Puis il débute le Judo en 1946 qu'il pratique jusqu'en 1980, côtoyant au sein de la fédération française des maîtres de haut niveau, notamment Maître KAWASHI, Maître AWAZU et Maître MICHIGAMI. Il exerce les fonctions d'expert technique 5ème dan et d'arbitre européen à la Fédération Française de Judo. Diplômé d'état, il enseigne le Judo à Bordeaux au Judo Club d'Aquitaine.
Parallèlement à cela il découvre l'Aïkido au cours d'une démonstration de Maître Minoru MOCHIZUKI en 1951 à laquelle il participe en tant que Uke.

L'arrivée de Tadashi Abe

Il démarre ce nouvel art martial au sein des clubs de Judo. En 1952, sa pratique s'approfondit avec l'arrivée de Maître Tadashi ABE, envoyé par le fondateur (O Sensei) Morihei UESHIBA. De 1952 à 1960, à partir de la France où il vivait, Maître Tadashi ABE posa les bases de l'Aïkido européen à une époque où personne n’avait encore entendu parler d’Aïkido.
Daniel André BRUN, ainsi que quelques autres pionniers des débuts, y participent activement. Il fait partie des toutes premières ceintures noires d'Aikido françaises. Son 1er Dan lui est décerné en 1954 par l'Aïkikaï de Tokyo, signé de la main de Kisshomaru UESHIBA par délégation de O Sensei.

André Nocquet part au japon

Sur les recommandations de Maître Tadashi ABE, un autre pratiquant d'Aïkido et de Judo, André NOCQUET, partit au Japon pour suivre l'enseignement auprès du fondateur de l'Aïkido, O Sensei Moriheï UESHIBA, qui l' hébergea chez lui.
Son initiation dura 2 ans 1/2, de juin 1955 à décembre 1958 vivant comme Uchi Deshi chez O Sensei. Puis il retourne en France avec le titre de Maître d'Aïkido, diplômé du Centre Mondial d'Aïkido de Tokyo avec la délégation du fondateur (O Sensei), pour assurer la diffusion de l'Aïkido en France.
Dès lors et dès 1960, c'est Maître André NOCQUET qui assume les responsabilités de l’Aïkido français au départ de Maître Tadashi ABE. En 1962, Maître Morihei UESHIBA lui confère le titre de représentant général de l’Aïkikaï en France.
Dans les années 60, d'autres experts japonais arriveront en France tels que Maître Masahilo NAKAZONO et Maître Masamichi NORO (1961), Maître Minoru MOCHIZUKI (1963), Maître Nobuyoshi TAMURA (1963), puis plus tard, sur invitation de Maître André NOCQUET, Maître Hirokazu KOBAYASHI.

Après le départ de Maître Tadashi ABE, Maître Daniel André BRUN continue à pratiquer l'Aïkido avec Maître NOCQUET qui  lui attribuera ses grades jusqu'au 5ème dan (1978), faisant partie des plus hauts gradés de l'époque.

Il exercera au sein de la FFAD de Maître André NOCQUET, qui deviendra ensuite la FFAK, la fonction de Conseiller Technique National membre de la commission des grades. Il sera aussi Conseiller Technique Européen au sein de l'UEA (Union Européenne d' Aïkido fondée par Maître NOCQUET en 1969 à Cologne).

Regroupement au sein de la FFAAA

En 1983, la fédération que dirige Maître NOCQUET, la FFAK, ainsi que toutes les fédérations et autres groupes d'Aïkido français sont réunis au sein d'une seule fédération. Dans cette nouvelle fédération, la FFAAA, Maître Daniel André BRUN est alors Conseiller Technique National 5ème Dan.
Mais l'intégration de ces différents courants qui existent depuis le début de l'Aïkido en France ne se fait pas sans difficulté. Le groupe de Maître TAMURA, qui crée la FFLAB avec plusieurs milliers d'élèves un an auparavant, n'en fait pas partie. Il sera rejoint  en 1985 par le groupe GHAAN de Maître André NOCQUET.

Création de la FFAT

C'est à cette époque qu'avec d'anciens élèves de la FFAK, Maître Daniel André BRUN crée en 1984 la FFAT (Fédération Française d'Aïkido Traditionnel), école issue d'un courant existant depuis les origines de l'Aïkido français. Développant cette école en France et en Europe, invité dans divers pays européens il anime des stages nationaux et internationaux en Allemagne, en Angleterre, en Roumanie et aussi dans nos ligues régionales. En 1995, il fonde la CEA (Confédération Européenne d'Aïkido).

 Maître Daniel André BRUN est décédé le matin du 10 octobre 2013. Quelques années avant cette disparition, après un parcours de plus de 70 ans d'arts martiaux, il recevait le titre honorifique de 9ème dan, consacrant sa vie passée à transmettre l'Aïkido.
Avec toujours plus de créativité, il nous encourageait sans cesse à découvrir toutes les facettes de cet art martial à mains nues ou avec les armes. Tous les pratiquants l'ayant suivi dans ses stages en France ou à l'étranger, ont pu apprécier le Maître qui partageait sa connaissance et sa recherche avec tout le monde, sans jamais monnayer son art. Pendant des années, il a transmis, avec passion et désintéressement, cet Aïkido qu'il avait appris auprès de Maître Tadashi Abe, mais aussi des Maîtres André Nocquet et Hirokazu Kobayashi tous trois élèves direct d'O Senseï Moriheï UESHIBA, poussant chacun de nous à trouver sa propre voie.
Aujourd'hui, la Fédération d’Aïkido Traditionnel - École Daniel André BRUN, son École, continue pour honorer sa mémoire. Avec plus de soixante dix ans d'arts martiaux à son actif, Maître BRUN fait partie des rares Maîtres français ayant poussé aussi loin l'étude de cette voie.
(Archives de la FAT. Article paru dans Wikipédia)